Interview with Filière 11 Collective
By: Marie-Eve G. Castonguay
Published: 2017/02/25
How would you define contemporary jewellery?
Contemporary jewellery is an artistic discipline in itself. It implies an open and exploratory approach to jewellery design. It inspires new creative directions and questions the techniques and concepts associated to traditional jewellery making. It encourages the use of diverse materials, the mixing of various techniques and the search for new meanings. No matter what the resulting form is, contemporary jewellery’s main goal is not necessarily to adorn the body. However, it always suggests a certain relationship with the body, since its initial function is to be worn.
Is your work limited to jewellery?
No, contemporary jewellery can also take the form of a sculptural object, a photograph, a performance, a video, an installation or any kind of art form that references the act of wearing.
What leads you to use contemporary jewellery as a mean of artistic expression?
Many of the members of Filière 11 are multidisciplinary artists. The fields we work in vary between craft, fashion design, visual arts, graphic design and even literature. However, each one of us went through a professional jewellery training program, either in a vocational school, college of university. This is the unifying aspect between all of us and it is certainly the reason why our interest for jewellery is so prominent.
What was your main goal when you first founded the collective?
Our original goal was to get together in order to break the isolation of a studio and to share, explore and exchange on our common passion for contemporary jewellery. It was mainly for our own enjoyment. Our mission became clearer with time and, even though having fun still is what motivates us the most, we also wish to contribute to the democratization of contemporary jewellery by showing what we do to the jewellery community, the arts community and to the general public.
Does the collective have an influence on each member’s individual practice?
Each one of us has a personal practice outside of the collective. However, Filière 11 is a source of stimulation. Getting together to discuss or to work in the studio allows each of us to benefit from seeing the others’ work and hearing their feedback
How do you perceive Filière 11 within the field on contemporary jewellery in Québec?
Created in 2011, Filière 11 is the first and still the only contemporary jewellery collective in Québec City. Our collective is still too young for us to be able to position ourselves in the field of contemporary jewellery in Québec.
What are your thoughts on contemporary jewellery in Québec? In Canada?
The discipline is still rather unknown and needs more attention. We believe that this may be the result of the fact that Canadian contemporary jewellery is still trying to define itself. There is not enough connections between the artists in Québec and the rest of Canada, but we believe that there is an opening for this. MetalAid will certainly be a great communication platform which has the potential to help resolve this issue. For now, contemporary jewellery artists in Québec are mostly gravitating around Galerie Noel Guyomarc’h, in Montréal. Some galleries in Québec, such as the Centre MATERIA, are also open to present and to help promote this discipline. Many galleries in the rest of the country, such as L.A. Pai in Ottawa and Harbourfront Centre in Toronto are doing great things for promoting contemporary jewellery.
What are your thoughts on the jewellery school system in Québec?
In Québec, jewellery training is mainly available in professional and technical institutions which provide a diploma. The type of teaching mainly focuses on traditional jewellery techniques and forms, but the advanced 3-year diploma that is being offered in CEGEPs goes much further in terms of creativity and artistic expression. Modern, contemporary styles are definitely encouraged. The use of alternative materials in combination with precious metals and gemstones is more and more accepted and encouraged, as long as the projects undertaken by students remain within the program’s guidelines. On top of all their studio based courses, students get business, drawing and art history courses. The various skills acquired lead each student to develop a unique and to identify which area of jewellery they want to work in, contemporary jewellery being one of the many options. Many professional development courses are also offered by Québec City’s and Montréal’s jewellery schools, and many of them are mostly related to art jewellery. Every once in a while, other initiatives are proposed to the artists who wish to develop their creative approach, such as the series of workshops Le Labo, offered by Noel Guymarc’h, or some alternative making and thinking workshops offered in private studios such as Studio METHOD(E) in Québec City.
Do you believe that contemporary jewellery artists should be the ones educating the public? If so, how do you believe it should be done?
Much still needs to be done and it will not be an easy task, but we believe that it is possible to reach the general public by putting together more exhibition and cultural outreach projects and by getting more attention from the media.
Comment définissez-vous le bijou contemporain?
Le bijou contemporain est une discipline artistique en soi. Il propose une approche du bijou ouverte et exploratoire. Il privilégie l’emploi de nouvelles avenues créatives et remet en question les techniques et les concepts de la joaillerie traditionnelle. Il encourage l’utilisation de divers matériaux, les métissages techniques et la quête de sens. Quelle que soit la forme sous laquelle se présente le bijou contemporain, il n’a pas pour propos principal l’embellissement du corps. Il suggère néanmoins une relation à ce dernier, principalement en lien avec sa fonction initiale, celle d’être portée.
Votre travail se limite-t-il au bijou?
Non, le bijou contemporain peut aussi se présenter sous la forme d’un objet sculptural, d’une photo, d’une performance, d’une vidéo, d’une installation ou toute autre forme d’art faisant référence au bijou.
Qu’est-ce qui vous fait graviter principalement autour du bijou comme moyen d’expression artistique?
Plusieurs des membres de Filière 11 sont des artistes multidisciplinaires. Les champs d’études et d’expertise varient des métiers d’art au design de vêtements en passant par les arts visuels, les arts graphiques et même la littérature. Cependant, chacune des membres possède une formation spécialisée en joaillerie professionnelle, technique ou universitaire. C’est le principal point commun entre chacune des filles et c’est certainement la raison pour laquelle l’attachement au bijou est si prononcé.
Quel était votre objectif principal lorsque vous avez d’abord fondé le collectif?
Le but premier était de se regrouper afin de briser l’isolement du travail en atelier, de partager, d’explorer et d’échanger sur notre passion commune qu’est le bijou contemporain. L’idée était, avant tout, de se faire plaisir. La mission du collectif s’est précisée avec les années et bien que le plaisir soit toujours notre source principale de motivation, nous aimerions davantage contribuer à démocratiser cette pratique en étant visible aux yeux des gens qui œuvrent dans le domaine de la joaillerie, des arts et du grand public en général.
Est-ce que le collectif a une influence marquée sur la pratique de chacun des membres?
Nous avons toutes nos pratiques respectives. Toutefois, Filière 11 agit comme un stimulant. Nous réunir pour discuter ou pour travailler en atelier permet à chacune de se nourrir des commentaires et du travail des autres.
Comment croyez-vous que Filière 11 se positionne dans le milieu du bijou contemporain au Québec?
Créé en 2011, Filière 11 est le premier et le seul collectif de bijou contemporain, à ce jour, dans la ville de Québec. Il est encore trop jeune pour prétendre se positionner sur la scène du bijou contemporain québécois.
Que pensez-vous du milieu du bijou contemporain au Québec? Au Canada?
Cette discipline artistique est encore trop peu connue et il y a une grande place à prendre. En réalité, cela vient probablement du fait qu’elle est encore en train de se définir. Il manque de réseautage entre les artistes en bijou contemporain québécois et canadiens, mais on croit qu’il y a de l’ouverture. En ce sens, Metalaid sera certainement une bonne plateforme de communication pour aider à remédier à cela… Pour l’instant, les créateurs en bijou contemporain québécois gravitent surtout autour de la galerie Noel Guyomarc’h, à Montréal. Certaines galeries au Québec, comme la galerie MATERIA, sont également enclines à présenter et à faire découvrir cette forme d’art au public. Plusieurs galeries au Canada ont aussi cette ouverture, par exemple, L.A. Pai Gallery à Ottawa et le Harbourfront à Toronto font un excellent travail en ce sens.
Que pensez-vous du système d’enseignement du bijou/joaillerie au Québec? Comment les écoles du Québec se positionnent-elles par rapport à celles du reste du Canada?
Au Québec, les formations en joaillerie sont principalement dispensées dans des institutions professionnelles et techniques qui remettent des diplômes reconnus par le gouvernement. L’enseignement est surtout axé sur la joaillerie classique et les techniques traditionnelles, mais les études avancées de 3 ans en Techniques de métiers d’art offrent une formation plus poussée sur le plan de la créativité. La joaillerie de style actuel est valorisée. L’intégration de matériaux complémentaires aux métaux précieux et aux gemmes est de plus en plus acceptée, voire même encouragée, tant que les projets demeurent dans les limites des compétences évaluées en cours de formation. En plus des cours donnés dans les écoles-ateliers de joaillerie, des cours de gestion, de dessin, d’histoire et d’art sont offerts. Ces derniers permettent aux étudiants de développer leur propre signature et d’identifier leur créneau afin de poursuivre dans une voie de spécialisation qui leur convient, comme le bijou contemporain. À la suite de ces formations initiales, plusieurs cours de perfectionnement sont aussi offerts dans les écoles de joaillerie de Québec et de Montréal, notamment en bijou contemporain. Ponctuellement, d’autres initiatives sont aussi proposées à ceux qui veulent développer une approche contemporaine du bijou, comme les ateliers de création Le Labo de Noel Guyomarc’h ou des formations techniques et conceptuelles offertes dans des ateliers privés, comme le Studio METHOD(E) à Québec.
Que pensez-vous du système d’enseignement du bijou/joaillerie au Québec? Comment les écoles du Québec se positionnent-elles par rapport à celles du reste du Canada?
Au Québec, les formations en joaillerie sont principalement dispensées dans des institutions professionnelles et techniques qui remettent des diplômes reconnus par le gouvernement. L’enseignement est surtout axé sur la joaillerie classique et les techniques traditionnelles, mais les études avancées de 3 ans en Techniques de métiers d’art offrent une formation plus poussée sur le plan de la créativité. La joaillerie de style actuel est valorisée. L’intégration de matériaux complémentaires aux métaux précieux et aux gemmes est de plus en plus acceptée, voire même encouragée, tant que les projets demeurent dans les limites des compétences évaluées en cours de formation. En plus des cours donnés dans les écoles-ateliers de joaillerie, des cours de gestion, de dessin, d’histoire et d’art sont offerts. Ces derniers permettent aux étudiants de développer leur propre signature et d’identifier leur créneau afin de poursuivre dans une voie de spécialisation qui leur convient, comme le bijou contemporain. À la suite de ces formations initiales, plusieurs cours de perfectionnement sont aussi offerts dans les écoles de joaillerie de Québec et de Montréal, notamment en bijou contemporain. Ponctuellement, d’autres initiatives sont aussi proposées à ceux qui veulent développer une approche contemporaine du bijou, comme les ateliers de création Le Labo de Noel Guyomarc’h ou des formations techniques et conceptuelles offertes dans des ateliers privés, comme le Studio METHOD(E) à Québec.